Tout est parti d’une discussion je ne sais plus quand, mais je sais que c’était lors d’une sortie de l’UAC un dimanche matin … Et puis cette idée a fait son bonhomme de chemin et après le Grand Trail de St Jacques il y a un an tout juste, la décision était prise. Je prendrais dans 1 an le départ des 100 km de Millau et qu’il me faudrait plus de 13h00 pour les franchir ces 100 bornes.
Et nous sommes là, Patrick et moi, Samedi 9h30, dans le parc de la victoire prêt à en découdre.
Après avoir défilé à travers le centre-ville au son de la fanfare, nous prenons le départ sur un rythme tranquille environ 8 km/h. Après 2 km, je décide de quitter Patrick pour prendre mon rythme pour les 40 km suivants, du moins c’est l’objectif.
Mais avant cela nous découvrons la vallée du Tarn, je retrouve mon « accompagnateur vélo » Greg au 7éme kilomètre. Ça c’est Top et vraiment l’esprit de Millau, en plus d’être une vrai aide physique et psychique pour le coureur, c’est surtout une vraie aventure à partager entre Amis. A noter que vous pouvez vivre cela sur le marathon aussi.
Puis aux environs de Rivière sur Tarn, c’est Cindy et mon petit Frère Séverin qui sont là pour m’encourager. Ainsi, je rejoins le semi-marathon sur un rythme de 9,2 km/h. Les kilomètres s’enchainent, interrompus par plusieurs rencontres impromptues, de coureurs de Corbas running puis un coureur des environs de Morestel qui m’interpelle par mon prénom, trop sympa, je verrai ses collègues de Morestel vers le 43ème kilo. Mais malgré les petits soins de Greg (boissons, ravitos, …) aux alentours du 39éme kilo, j’ai mon premier coup de barre, le rythme diminue et le moral faiblit un peu en apprenant par Cindy que Patrick ne va pas bien et qu’il pense abandonner. Il ralliera tout de même le Marathon au courage sous les encouragements de David (mon beau-frère). Chapeau l’artiste car après 3 mois sans trop courir, une charge de boulot énorme et une grosse douleur au tendon d’Achille, il fallait le faire…
Les Paysages sont magnifiques
Le Marathon fini, il faut maintenant repartir. Pour nous tester, les organisateurs nous font passer par le podium sur lequel chaque CentBornard arrive au bout de son périple 58 kilomètres plus tard. Mais moi, podium franchi, je suis re-boosté ; déjà j’ai pu négocier une éponge au ravito et cela fait au moins 30 kilomètres que j’en cherche une Et puis en redescendant le centre-ville de Millau, je croise un ancien collègue que je n’avais pas vu depuis plus de quinze ans. Et il est là pour m’encourager !!!
En haut... c'est fait... Reste plus que le bas maintenant...
Cet instant passé, il faut continuer à courir. Et c’est ainsi que je me rapproche de la première difficulté du parcours, si on oublie les 45 premiers kilomètres, je parle bien de la monté du viaduc. Un vrai mur cette côte, environ 1,2 kilomètre à 8% en pleine chaleur, je marche, comme beaucoup pour franchir cet obstacle. Mais certains courent, trop fort !!!
J’avais oublié, j’ai aussi croisé Franck un ami à mon père qui a dû abandonner au 50ème kilo sur crampes. Je bascule sur St Georges de Luzençon, Cindy et Séverin nous rejoindrons juste après pour nous accompagner sur la fin du parcours. J’ai d’ailleurs bien besoin de leurs soutiens dans ce faux plat montant qui n’en finit pas de nous conduire à St Rome de Cernon. Il aura raison de ma volonté et c’est mon deuxième coup de moins bien. J’alterne marche et course, Greg fait son possible pour me relancer, me propose à boire régulièrement et à manger. Mais je mange peu le ventre me fait souffrir après chaque bouchée ou prise de liquide trop sucré. David nous rejoint et j’ai maintenant 4 suiveurs pour moi tout seul. Qui a dit que la course à pied est un sport individuel ?
Le Viaduc se mérite !!!
Il faut maintenant enchainer l’aller-retour St Rome de Cerdon-St Affrique avec le passage le plus délicat du parcours la double ascension de la cote de Tiergues.
Pour moi cela passera relativement bien, avec un point fort, la descente où je reprends pas mal de coureurs (merci les sorties de trail) et un point faible les montées (trop fainéant lors de la préparation j’ai négligé le fractionné en côte). Bon ça passe, il faut dire que j’ai reçu un appel de Cyril pour m’encourager avant St Affrique et la nuit qui tombe m’incite à hâter mon retour à la maison.
Les 10h de course approchent... mais il court encore !!
La descente sur St Rome se fait en courant et je décide maintenant d’ignorer les ravitaillements jusqu’à l’arrivée. Je passe devant St Rome en courant et j’enchaine sur le faux plat descendant. J’espère pouvoir tenir jusqu’à St Georges mais c’est dur, la fatigue est présente, je me concentre sur ma foulée. Cela fait un petit moment que je n’écoute plus vraiment les blagues et autre remarques de mes amis cyclistes. Mais lassé, j’alterne finalement marche et course.
Arrivé à St Georges de Luzençon, il faut maintenant attaquer, et le mot n’est pas choisi au hasard, la dernière difficulté : la côte du Viaduc. J’ai froid, j’ai l’impression que cette côte n’en finit pas, que je n’avance pas. Il faudra toute la persuasion de Greg pour me faire repartir au sommet, il faut bien rallier l’arrivée.
Le compte est bon !
C’est maintenant le 95éme kilomètre et chaque foulée me demande un effort, j’en ai marre d’entendre mes semelles qui frottent le bitume. Mais, je vois enfin le panneau de Millau, j’en ai rêvé alors Photo.
Mais Greg fidèle à son rôle de coach, me réveille et me relance pour les deux derniers kilomètres et si j’ai légèrement marché quelques centaines de mètres c’est globalement en courant que je traverse Millau. C’est seul que je profite de la traversée du parc de la Victoire et franchi la ligne d’arrivée. Je suis Centbornard, et si c’est seul que j’ai franchi la ligne, il aurait été sympa de la franchir avec toute ma tribu car sans eux cela aurait été une toutes autre histoire.
CentBornard !!!
Alors merci à vous tous pour les encouragements.
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